Les dénominateurs communs, a tout dirigeant d’entreprise sont, l’isolement et le stress. C’est ce qui ressort de différentes études faites ces dernières années. Alors pourquoi souhaiter devenir un « patron » ?

 

Le contexte économique

Après plusieurs années de contexte économique difficile voir catastrophique, l’Insee nous révèle une possibilité de croissance en France pour l’année 2017, du produit intérieur brut qui pourrait atteindre 1,6%. Ce n’est pas encore l’extase… mais cela reste notre meilleure performance depuis 2011.

L’agriculture, le tourisme, le bâtiment redémarrent…

La question qui se pose immédiatement est, serions-nous dans une phase de redémarrage de l’économie ou simplement dans l’œil du cyclone ?

Dans son communiqué de presse Eurostat du 2 mai 2017, l’Europe compte en mars 2017, 3,883 millions de jeunes Européens (hors étudiants) qui n’avaient pas d’emploi. « Un peu partout dans l’Union européenne, du Portugal à l’Europe de l’Est, les taux de chômage des moins de 25 ans demeurent très élevés. 17,2% des jeunes sont ainsi à la recherche d’un emploi dans l’Union européenne. Ce qui laisse présager une génération « perdue » (19,4% dans la zone euro). »

  • 46,5% en Grèce
  • 40,5% en Espagne
  • 34,1% en Italie.
  • 30,3% à Chypre
  • 23,3% au Portugal
  • 23.7% en France, qui se situe dans la moyenne haute des Etats connaissant un taux de chômage élevé chez les jeunes.

Les créations d’entreprises en France

Selon l’Insee, en 2016, « 554 000 entreprises ont été créées en France, soit 6 % de plus qu’en 2015. Les créations d’entreprises individuelles classiques et celles de sociétés augmentent fortement (+ 10 %). En revanche, les immatriculations de micro-entrepreneurs sont en léger recul (– 0,3 %).

Hors micro-entrepreneurs, seules 7 % des entreprises sont employeuses à la création. Elles démarrent alors en moyenne avec 2,6 salariés.

Pour les créateurs individuels, l’âge moyen est de 37 ans.

La part des femmes créatrices se maintient à 40 %. »

Dans un sondage mené par OpinionWay pour l’Union des Auto-Entrepreneurs (UAE) réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1006 jeunes Français âgés de moins de 30 ans, à l’occasion du 24ème Salon des Entrepreneurs de Paris, il apparait que :

  • 6 jeunes sur 10 envisagent d’entreprendre un jour, soit deux fois plus que la moyenne nationale.
  • 26% des jeunes se désintéressent du statut de CDI.

Etre ou ne pas être… son propre patron.

Dans « On ne meurt pas d’une overdose de rêve (2013) », Grégoire Lacroix, écrivain, journaliste et poète français, écrit « Face au travail l’homme peut avoir deux attitudes : le faire ou le faire faire. »

Pour certain, devenir chef d’entreprise, c’est avant tout en finir avec une routine et pouvoir enfin être passionné.

Il est vrai que travailler avec des gens qui ont une vision qui va au-delà du simple trimestre ou de l’année à venir, est rafraîchissant, plaisant, un pur bonheur. Mais n’est pas leader qui veut !

On manage bien, quand on sait être exemplaire…

L’absence de communication, la pression, la maltraitance, un salaire insuffisant et un manque de possibilité d’évolution sont les principales raisons qui incitent à se lancer dans l’entreprenariat.

Jules Romains dans « Les hommes de bonne volonté (1932) » écrit « Le vrai patron est quelqu’un qui se mêle passionnément de votre travail, qui le fait avec vous, par vous. »

Il existe de nombreux outils, logiciels informatiques, business plan, étude de marché… pour accompagner les débuts du dirigeant d’entreprise. Mais, qu’il s’agisse de créer sa boîte, de reprendre une affaire ou succéder à un parent, aucun logiciel ni aucune école ne prépare à la complexité du métier de chef d’entreprise.

Le patron de PME est naturellement plus exposé qu’un dirigeant de grand groupe.

Les commandements possibles pour tout patron débutant :

  • Tes reflexes de salariés, tu oublieras… l’armure du dirigeant tu endosseras,
  • Ne pas oublier que les relations dans l’entreprise sont contractuelles,
  • Avoir le souci de pérenniser l’entreprise,
  • Ne pas chercher à se faire aimer, mais plutôt à être compris et respecté,
  • Etre juste et équitable et non laxiste avec les mauvais,
  • Etre fier de l’évolution de son entreprise,
  • Etre charismatique, ambitieux et honnête,
  • Ne pas s’entourer d’une cour, bien au contraire accepter les opinions différentes,
  • Être ouvert mais pas transparent,
  • Accepter la défaite et savoir marquer le coup en cas de victoire,
  • Aidez ses collaborateurs à briller ailleurs, être un découvreur de talents,
  • S’intéresser au travail de ces collaborateurs en sachant écouter et faire prendre des décisions, même au niveau le plus bas,
  • Etre toujours en train d’apprendre.

Fort de tous ces principes, le dirigeant d’entreprise se trouve souvent seul et anxieux.

Selon l’étude sur la santé des dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés, faite par Opinion Way pour l’assureur MMA en 2016, ces derniers sont 52% à souffrir d’anxiété et plus d’un quart à vivre l’isolement et la déprime.

Un dirigeant sur cinq admet que sa santé s’est dégradée depuis cinq ans et, parmi eux, 55% mettent ceci sur le compte du stress lié au travail.

Les sources de stress sont multiples :

  • La surcharge de travail,
  • Le manque de trésorerie pour 61%,
  • « L’incertitude sur l’activité de l’entreprise dans les semaines ou les mois à venir »,
  • Les difficultés à licencier,
  • L’organisation du temps de travail des salariés,
  • Les difficultés relationnelles avec certains collaborateurs,
  • La gestion de fournisseurs,
  • La crainte des prud’hommes.

Dans une étude de novembre 2016, de BPI France Le Lab, en collaboration avec Olivier Torrès, professeur à l’Université de Montpellier et fondateur de Amarok – L’observatoire de la santé des dirigeants de PME :

  • 45% des dirigeants de PME et d’ETI se sentent isolés, pointant « le poids des responsabilités et du pouvoir dans un environnement incertain. »
  • Le manque de reconnaissance et les préjugés à l’égard des dirigeants, « Il faut revaloriser les entrepreneurs et transmettre des ondes positives. Nous sommes des acteurs clés dans le système. »
  • La difficulté à bien s’entourer aussi bien en interne qu’en externe « moyens insuffisants pour recourir à des prestations de conseil, manque de relais et de soutiens à l’intérieur de l’entreprise, absence d’un alter ego… »

Des solutions simples et efficaces pouvant être mises en place afin d’aider le dirigeant :

  • Le partage du capital et de la décision,
  • La mise en place d’organes de gouvernance, pour créer un collectif et éclairer la décision,
  • Un travail sur le positionnement et la stratégie de croissance de l’entreprise,
  • L’adoption d’un style de management plus horizontal, agile et collaboratif.

La performance économique

Tout bons chefs d’entreprises ou managers le savent, la pérennité de l’entreprise appartient avant tout à l’engagement et la motivation des collaborateurs. Si le bonheur au travail peut paraitre une notion inappropriée, car qu’est-ce que le bonheur notamment au travail ? En revanche, le bien-être au travail reste tout à fait atteignable et doit faire partie de l’ADN de l’entreprise afin de lui garantir une compétitivité et une performance durable.

10 % à 25 % de l’efficacité d’une personne est imputable à son bien-être psychologique !

  • Offrir un cadre de travail agréable
  • Comprendre les attentes des salariés…en mettant en place une vrai politique RH,
  • Les accompagner et les valoriser
  • Dépasser la valorisation financière par la valorisation des collaborateurs…

Autant d’axes possibles mais ce ne sont pas les seuls !

La mondialisation aidant, les décisions à prendre par les dirigeants, sont plus fréquentes voir plus risquées. Pour ce dernier et ses équipes, il devient nécessaire d’être sur tous les fronts. Le recul et la prise de hauteur sont importants lors de décisions stratégiques.

C’est dans ces moments de stress et d’isolement, que le dirigeant à le plus de mal à prévoir et à anticiper les événements.

Partager le pouvoir et avoir recours à des cabinets conseils en stratégie notamment, restent ces meilleurs alliés.

A ne pas oublier… prendre soins de ces collaborateurs, c’est aussi une façon de prendre soin de soi.

 

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