Qu’il s’agisse de transformer la culture de votre entreprise, moderniser les locaux, digitaliser les pratiques managériales, encourager l’innovation, le bien-être au travail ou améliorer la qualité de vie au travail, tous ces éléments sont de véritables attentes de la génération Y et donc une obligation d’être mis en place pour séduire de nouveaux collaborateurs.

Grace à eux, notre modèle de travail bénéficie depuis quelques années de grands changements et c’est tant mieux.

Enthousiasmés à l’idée que la culture et le capital humain sont les nouveaux atouts des acteurs de notre nouvelle économie, bon nombre d’entreprises s’activent dans leurs projets d’innovation managériale et sociale.

Qu’est-ce que le bien-être au travail ?

D’après le baromètre Ipsos-Edenred 2016 mené sur 14 400 salariés, dans 15 pays à travers le monde (Allemagne, Belgique, Brésil, Chili, Chine, Espagne, France, Inde, Italie, Japon, Mexique, Pologne, USA, Royaume-Uni, Turquie), identifie 10 items qui composent le bien-être au travail, regroupés en trois piliers :

  • « Le cadre de travail : l’équipement, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, une idée précise de ce qui est attendu dans le cadre de ses missions… Un salarié bien dans son travail est notamment un salarié qui se sent bien dans son environnement de proximité.
  • L’attention : la considération de la part de sa hiérarchie, la gestion des compétences… Le bien-être dépend aussi de l’intérêt que le management porte aux salariés.

L’émotion : le plaisir à venir travailler le matin, l’intérêt pour son travail ou son aspect stimulant… Ce que ressent un salarié au quotidien est également à prendre en compte. « 

A l’issue d’une analyse (statistique) permettant de neutraliser les biais culturels, les résultats sont les suivants. « L’Inde détient le record de satisfaction, avec près de 9 salariés sur 10 positifs (88%), le Japon, loin derrière les autres pays avec seulement 44% des salariés se déclarent bien dans leur travail. Les pays d’Amérique (Mexique, Etats-Unis, Chili et Brésil) sont en tête juste après l’Inde quand l’Europe arrive derrière les économies à forte croissance »

Petit tour du monde des leviers de bien-être au travail :

  • « La transmission, le renouvellement des compétences et la gestion des fins de carrière. 
  • La flexibilité dans l’organisation du travail ou la promotion de la santé au travail et loin devant la prise en compte de la diversité des collaborateurs et l’intégration des jeunes. »

En France :

« 67% de salariés s’estiment satisfaits de leur bien-être au travail, 7 points de moins que l’Allemagne, la France se place en bas du classement, juste avant la Turquie, l’Italie et le Japon :

  • A peine plus d’un Français sur deux considèrent que son entreprise met en place des politiques actives en matière de bien-être au travail.
  • Ils estiment manquer d’attention et de considération de la part de leur hiérarchie.
  • Ils sont peu confiants quant à leur avenir professionnel au sein de leur entreprise.
  • 55% considèrent que leur hiérarchie se préoccupe de leurs compétences et de leurs formations (contre une moyenne de 61%, tous pays confondus).
  • Ils ont peu de confiance dans l’avenir de leur pays. Une faible minorité (38%) à avoir confiance dans l’avenir de la France, quand la moyenne des pays interrogés est majoritaire (54%).
  • Préoccupations au niveau de leur salaire (47%) et sur le maintien de leur emploi (33%) ; la majorité des Français (56%) restent insatisfaits de son pouvoir d’achat. »

Redonner des valeurs à l’entreprise pour que le collaborateur ait envie de s’engager.

Lorsque l’on sait que seulement 11% (étude Gallup 2012) des salariés sont engagés dans leur entreprise, s’assurer du bien-être des collaborateurs et leur donner envie de s’engager dans le développement de leur entreprise, garantie à terme sa performance.

De nouveaux acteurs ont fait leur arrivée au sein des entreprises pour orchestrer ce que nous pourrions appeler « la mélodie du bonheur » au travail. Les « happiness manager », « Jolly Good Fellow », « Feel good managers », « Happiness driver », « Culture captain » sont entièrement dédiés au bien–être des salariés.

Même si le contenu de cette profession reste encore à définir ou inventer, ces derniers aiment échanger, écouter avec une bienveillance lucide et non complaisante. Le but, laisser chaque employé s’exprimer librement sur ce qui contribue à son bien-être au travail ou au contraire l’en prive.  L’autre axe de leur profession est de relayer les valeurs et la culture de l’entreprise, d’accompagner les changements, d’enrayer les conflits et réduire le stress le tout en mettant en place des diagnostics quantitatifs et qualitatifs suivis de plans d’actions. En quelque sorte, ce manager est à lui tout seul « le conseil » de l’entreprise sur la santé et qualité de vie au travail.

Cette profession exige des compétences particulières, mêlant à la fois des qualités de management, des notions en psychologie et sociologie ainsi que d’indispensables talents de commercial et de communication tant interne qu’externe. Dans la réalité, ils viennent souvent du métier des ressources humaines mais très peu du métier du « conseil » pourtant très formateur dans ce domaine.

Construire une politique de bien-être au travail permet à la fois de réduire les risques psychosociaux, d’agir sur le climat collectif et sur la motivation dans le travail.

Comme le dit très justement l’INRS, « La notion de bien-être au travail est un concept englobant, de portée plus large que les notions de santé physique et mentale. Elle fait référence à un sentiment général de satisfaction et d’épanouissement dans et par le travail qui dépasse l’absence d’atteinte à la santé. Le bien-être met l’accent sur la perception personnelle et collective des situations et des contraintes de la sphère professionnelle. Le sens de ces réalités a, pour chacun, des conséquences physiques, psychologiques, émotionnelles et psychosociales et se traduit par un certain niveau d’efficacité pour l’entreprise. »

La notion de « bien-être au travail » vise à développer dans l’entreprise une conception « d’efficacité et de performance » qui soit soucieuse de la santé des salariés tout en favorisant la motivation et l’implication dans le travail.

La notion de bien-être au travail est encore trop souvent mobilisée autour d’actions, comme la mise en place de massage, de crèches, de cours de sports… n’ayant que peu d’impacts sur l’organisation concrète du travail dans les équipes, alors que le vrai besoin se situe dans une démarche de prévention des risques psychosociaux qui impose de développer une posture d’écoute des collaborateurs sur les facteurs organisationnels comme la définition des tâches, le sens du travail, la répartition de la charge de travail, les relations entre collaborateurs et avec la hiérarchie, pour pouvoir accéder au « Saint graal », de la qualité de vie au travail.

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